Isolation des murs: épaisseur d'isolant, MaPrimeRénov', technique

Les murs peuvent constituer la plus grande surface de déperdition dans une maison, en particulier sur les maisons à plusieurs étages: comptez approximativement 100m2 de mur pour 100m2 de surface habitable.

travaux isolation des murs

Les réglementations thermiques ont souvent été moins exigeantes quant à l’isolation des murs en comparaison avec le toit. C’est pour cette raison que l'isolation des murs constitue l’un des principaux chantiers de rénovation en France afin d’atteindre les objectifs de rénovation énergétique que s’est fixé l’Etat à horizon 2050.

Nous aborderons dans cet article les quelle épaisseur d'isolant devez-vous choisir pour vos murs et quelle technique entre isolation par l'extérieur ou l'intérieur devez-vous choisir.

Isolation des murs: un objectif de 15 cm d’isolant minimum

C’est à partir de 1975, lors du premier choc pétrolier, que la loi a obligé l’installation d’une première épaisseur d’isolant lors de constructions neuves. En effet, avec la nécessité de reconstruction rapide après guerre et pour accompagner le baby boom, les logements construits entre 1945 et 1975 étaient encore moins bien isolés que les vieilles bâtisses où nos ancêtres prenaient le temps d’édifier des murs épais >45cm. 

Ainsi grâce aux différentes réglementations thermiques nous sommes passés de quelques cm d’isolant en 1975, à 10cm en 1989, jusqu’à 18-20cm aujourd’hui en moyenne pour les logements construits après 2020. Cette épaisseur a notamment pu être optimisée grâce à l’évolution des isolants, de plus en plus performants ou dans quelques rares cas à des matériaux de construction intégrant cette problématique de l’isolation tel que le béton cellulaire bien plus performant que la brique ou le parpaing. 

En rénovation, l’exigence minimum pour prétendre aux aides à la rénovation est un isolant avec un coefficient R=3,7 m².K/W, ce qui correspond à une épaisseur d’environ 15cm de laine de verre environ (en complément d’un mur en béton).

Cependant il est préférable d’aller au delà, en particulier si l’habitation de dispose pas déjà d’un isolant. Ainsi on peut retenir le tableau suivant pour le recours à un isolant communément utilisé (PSE, laine de roche, fibre de bois…)
 

Niveau d'isolation Epaisseur d'isolant R en m².K/W

Minimum RGE - Aide MaPrimeRénov’

15 cm

>3,7 m².K/W

Compatible BBC

18 à 20cm

>5 m².K/W

Bâtiment très performant

>22cm

>6 m².K/W

Deux grandes techniques sont utilisées pour l’isolation des murs en rénovation, avec à chaque fois la nécessité de vérifier que le mur extérieure ne présente pas d’infiltrations:

Isolation thermique des murs par l'extérieur (ITE)

L’isolation thermique par l’extérieur (ITE) consiste à fixer l’isolant sur la face extérieure du mur. C’est la technique la plus performante car elle permet de créer une nouvelle enveloppe totalement hermétique autour du bâtiment, en couvrant les ponts thermiques qui pouvaient exister notamment à la jonction entre deux murs. 

Cette méthode d’isolation est à considérer si vous avez prévu de refaire la façade extérieure de votre logement ou lorsque l’isolation par l’intérieur n’est pas adaptée (réduction de la surface, travaux trop lourds…). La nature du revêtement mural extérieur choisi pour la façade pourra impacter significativement le coût des travaux. 
 

 

Le coût d’une ITE se situe entre 160 et 250 € par m2 mais dépendra des spécificités architecturales de votre logement (fenêtre, toit, pied de mur…). L’auditeur énergétique recommandera une épaisseur de 15 cm d’isolant environ pour une très bonne performance thermique pour une performance de R=3,7 m².K/W.

Isolation thermique des murs par l’intérieur

Cette technique, historiquement la plus utilisée, consiste à effectuer un “doublage” des murs par l’intérieur grâce à un isolant et des plaques de placo (ou autre alternative plus écologique lorsque votre budget le permet). 

Si l’épaisseur d’isolant recommandée est très similaire à celle d’une ITE, l’impact est moins neutre puisqu’il réduit l’espace intérieur disponible et nécessite de refaire intégralement les peintures et finitions (plinthes…). Cette méthode est donc recommandée dans le cas où:

  • une rénovation intérieure importante est prévue
  • lorsque le coût immobilier du m2 habitable est raisonnable
  • si l’habitant désire conserver l’apparence de sa façade extérieure

Pour bénéficier des aides comptez un minimum de 15 à 20cm pour chaque mur isolé (lame d’air, isolant, plaque plâtre/osb) dans le cas où aucune isolation n’existe.

Par ailleurs, l’ITI est moins performante d’un point de vue thermique (ponts thermiques plus difficiles à supprimer) et n’améliore pas la résistance des murs extérieurs qui font peut-être l’objet d’infiltrations pouvant entraîner des dégâts sur le long terme. 

L’installation de l’isolant, la technique et la main d'œuvre font que le prix de cette isolation coûte entre 50 et 90 € par m2.